Un rachat de crédits est tentant quand on souhaite obtenir un taux compétitif, ou encore pour faciliter la gestion des mensualités d’un prêt en cours. Cette opération s’avère avantageuse, qui plus est, elle rime avec de nombreux choix permettant de faire le maximum d’économies. Cependant, les frais qui y sont liés sont assez conséquents. Il convient ainsi de comprendre le fonctionnement du rachat de crédit et de faire plusieurs comparaisons ainsi que de procéder à une simulation afin de dégoter un meilleur taux. Nos conseils.
Y a-t-il des frais sur l’analyse de la demande ?
L’analyse d’une demande en rachat de crédits comprend la prise en compte des revenus, l’étude du reste à vivre, l’évaluation du quotient familial et l’estimation des dépenses futures. Normalement, l’organisme de crédit ne doit pas vous prélever des frais pour ces tâches.
Au cas où l’on vous exigerait de payer des frais d’émission, sachez que cela ne doit pas dépasser les 0.75 % du montant de votre prêt. Connaître les différentes règles du rachat de crédit peut également vous aider.
Comment se présentent les frais de dossier ?
En général, les frais de dossier pour un rachat de crédit oscillent entre 1 à 2.10 % du montant racheté, même si certains organismes prêteurs vont au-delà de 5 %. Ces frais ne sont pas négociables. Sachez, toutefois, que si vous disposez d’un dossier de financement solide, il vous est possible d’obtenir une réduction de la part de la banque.
Notez que si votre dossier a été refusé, vous ne devez rien payer. En revanche, si la banque a accepté votre dossier et la signature du contrat de rachat de crédit a été faite par les deux parties (vous et la banque), les frais deviennent exigibles.
Qu’en est-il des honoraires de courtage ?
Un courtier intervient pour monter le dossier et pour vous aider à trouver l’organisme prêteur adapté à vos besoins.
La commission facturée par un courtier en rachat de crédits varie entre 1 % à 8 % du montant de votre nouveau prêt suivant la difficulté technique de votre dossier.
Si vous sollicitez un courtier dont la rémunération est assurée par la banque auprès de laquelle vous faites votre demande, celui-ci ne vous demandera aucune commission.
Vous avez le choix entre :
- Les courtiers des cabinets nationaux ; OU
- Les courtiers locaux.
Les cabinets nationaux se chargent de nombreux dossiers, ce qui leur permet de négocier les frais de dossier auprès de l’organisme prêteur. Leurs honoraires sont assez élevés. Les courtiers locaux, quant à eux, proposent leur service à des frais plus raisonnables, mais arrivent difficilement à négocier les frais de banque. Leur grand plus est leur disponibilité.
Quoi qu’il en soit, il est judicieux de faire jouer la concurrence en choisissant le courtier qui se chargera de votre opération de regroupement de crédits.
Faut-il payer des frais de garantie ?
Un rachat de crédits signifie que vous souscrivez à un nouveau crédit regroupant plusieurs emprunts. Il s’agit donc d’une opération requérant une nouvelle garantie qui, implique des frais, notamment si un prêt immobilier y est intégré.
L’inscription hypothécaire
Si votre opération de regroupement de prêts est garantie par une hypothèque et que le prêt immobilier en cours a déjà été garantie par une inscription hypothécaire, les honoraires notariaux seront appliqués pour la mainlevée de saisies, ou encore la mainlevée d’hypothèque. Pour cela, vous devez compter environ 2 % du montant racheté.
La levée d’hypothèque
Au moment de l’inscription de l’hypothèque, la dernière échéance de remboursement est bien indiquée dans le contrat, il s’agit de la levée d’hypothèque. Elle peut, toutefois, être obtenu avant ce délai si vous faites une réclamation. Les frais vont s’élever à environ 0.50 % des sommes empruntées. L’intervention d’un notaire rime avec une dépense en sus.
Les coûts de la nouvelle inscription
Si la valeur du bien couvre le montant de la garantie hypothécaire, et ce, avec une marge, vous êtes en mesure de prendre une hypothèque de second rang auprès de votre organisme prêteur afin d’esquiver le paiement des frais de mainlevée. Pour une nouvelle inscription hypothécaire, vous devez prévoir environ 1.4 % du montant racheté.
La caution mutuelle
Pour payer la nouvelle garantie, il vous est possible de récupérer 75 % du fonds mutuel de garantie versé lors du premier crédit, si la garantie actuelle s’agit d’une caution par une société qui se porte caution du remboursement du prêt. Cette garantie est particulièrement économique, sauf qu’elle est uniquement destinée au rachat d’un prêt immobilier.
L’IPPD
L’inscription en privilège du prêteur de deniers présente également une option pour une opération de regroupement de prêts. Son coût est moindre, puisque c’est presque la moitié de celui d’une inscription hypothécaire. Cela s’explique par le fait que cette garantie n’inclut pas la taxe de publicité foncière. Pour un rachat de prêt immobilier, l’IPPD ne peut garantir qu’un bien ancien.
Quel est le taux d’assurance emprunteur ?
Vous devez contracter une nouvelle assurance pour votre opération de regroupement de crédits. Le calcul du taux se fait en fonction du montant du crédit, de la durée de remboursement et du type de cotisation (cotisations constantes sur le capital initial ou primes décroissantes sur le capital restant dû).
On distingue deux types d’assurance emprunteur en rachat de crédits :
- La délégation externe pour un emprunteur de moins de 40 ans ;
- Le contrat groupe pour un emprunteur âgé de 40 ans et plus.
Ces deux types d’assurances régissent les fonctionnalités du rachat de crédit.
La délégation externe d’assurance
Dans le cadre d’un prêt immobilier, la délégation externe permet aux emprunteurs de moins de 40 ans de souscrire une assurance emprunteur en dehors de leur organisme prêteur, appelée « assurance de prêt hors banque ».
Le contrat groupe : à moindre coût
Cette assurance consiste à la mutualisation des risques. C’est pour cela qu’elle est destinée aux emprunteurs âgés de plus de 40 ans.
La plupart des banques obligent l’emprunteur à souscrire une assurance. Même si on ne vous l’impose pas, nous vous conseillons d’en contracter une pour assurer votre arrière. D’ailleurs, les banques proposent actuellement des meilleurs tarifs pour faire face à la concurrence. Ainsi, même les jeunes emprunteurs ne sont plus obligés d’avoir recours à une délégation externe.
Le taux d’intérêt : quels en sont les facteurs de variation ?
Le taux d’intérêt est l’élément qui doit être étudié avec parcimonie si vous souhaitez tirer le maximum de bénéfice avec votre opération de regroupement de prêt.
Pour le déterminer, l’organisme prêteur analyse les risques liés à votre situation financière et professionnelle ainsi que votre valeur patrimoniale. Il considère également la nature de votre rachat, si celui-ci intègre un prêt immobilier ou non. Enfin, le taux varie aussi suivant la durée de remboursement.
Pour y voir plus clair, passons un coup de loupe sur les points suivants :
- La négociation avec une banque traditionnelle ;
- Le rachat d’un prêt immobilier ;
- Le choix de la durée de remboursement ;
- Le TAEG.
La négociation du taux avec une banque traditionnelle
Quand vous souhaitez faire une demande de prêt ou procéder à une opération de regroupement de prêts, vous devez entretenir de bonnes relations avec votre banque. Si vous sympathisez avec votre banquier, vous pouvez négocier certaines conditions de prêt, y compris le taux d’intérêts.
Sachez que les banques traditionnelles proposent souvent des taux inférieurs, et souvent négociables, contrairement à ceux des organismes prêteurs spécialisés. Parmi elles, vous avez par exemple le Crédit Agricole, la BNP, la caisse d’Epargne, la Société Générale, le Crédit Mutuel, etc.
Le rachat d’un prêt immobilier
Plusieurs paramètres font qu’un rachat de crédits intégrant un prêt immobilier est particulièrement avantageux, ce qui n’est pas le cas si votre opération est destinée au regroupement de crédits à la consommation.
En intégrant un prêt immobilier au rachat de crédits, le taux d’intérêt est considérablement bas, ce qui rime avec la réduction des mensualités , et même du coût global de l’opération.
Le choix de la durée
La durée du remboursement impacte directement le taux d’intérêt. Cette durée varie, cependant, selon le type de votre rachat (intégrant ou non un prêt immobilier), mais aussi du type d’organisme prêteur auprès duquel vous faites votre demande.
Notez que même avec des taux faibles et fixes, les banques peuvent vous proposer un prêt révisable. Nous vous conseillons d’éviter cela et d’opter pour la sécurité.
Concernant la variation de la durée, voici un tableau récapitulatif pour vous aider à faire votre choix :
Type de rachat |
Type d’organisme prêteur |
Durée approximative |
Sans prêt immobilier |
Banques classiques |
84 mois |
Établissements spécialisés |
120 mois |
|
Avec prêt immobilier |
Banques classiques |
240 mois |
Établissements spécialisés |
300 mois, voire plus |
Le taux annuel effectif global (TAEG)
Le TAEG est l’élément principal pour analyser les frais du rachat de crédits. Il convient de comparer celui présent sur une offre de prêt à celui d’une autre offre, et ainsi de suite, afin d’évaluer au mieux le coût total de votre rachat de crédits.
Et les frais notariaux ?
Vous n’êtes pas obligé de solliciter un notaire si votre opération n’intègre pas un prêt immobilier. En revanche, si vous procédez à un rachat hypothécaire, vous pouvez effectuer très simplement le calcul des frais notariaux suivant les paramètres suivants :
- Les frais de mainlevée s’élèvent entre 0.3 % à 0.6 % du montant de l’hypothèque ;
- Les frais d’ouvertures vont de 1 % à 2 % du montant emprunté.
Que faut-il savoir sur les indemnités de remboursement anticipé ?
Les indemnités de remboursement anticipé ne sont pas les mêmes sur un prêt immobilier, sur un crédit à la consommation amortissable et sur un prêt renouvelable.
Sur un prêt immobilier
Les indemnités de remboursement anticipé sur un prêt immobilier correspondent au 3 % du capital restant dû sur 6 mois de remboursement. Leur montant peut, toutefois, être négocié au départ si les conditions de votre organisme prêteur sont assez souples.
Sur un crédit à la consommation amortissable
Quand le seuil de remboursement dépasse 10 000 €, les pénalités de remboursement anticipé sur les crédits à la consommation peuvent être demandées par les organismes prêteurs. Si le terme du remboursement est inférieur à 12 mois, vous devez prévoir 0.5 % du montant du prêt. En revanche, s’il reste encore plus de 12 mois à la durée de remboursement restante, le taux des pénalités de remboursement anticipé monte à 1 %.
Sur un crédit renouvelable
Ce type de crédit ne prévoit aucune indemnité de remboursement anticipé.
Rachat de crédits : comment ça marche ?
Voici deux exemples chiffrés (calculs hors assurance) pour vous aider à tout comprendre :
Exemple 1 : Rachat de crédits conso avec découvert
L’emprunteur est seul avec un revenu mensuel net de 1350 €. Son rachat de crédit n’inclut pas un prêt immobilier, mais des prêts à la consommation et un découvert consenti par la banque avec des agios qui apparaissent excessifs.
Situation avant rachat |
||
Nature du prêt |
Capital à racheter |
Mensualité |
Prêt auto |
12 000 € |
270 € |
Crédit à la consommation n°1 |
5 000 € |
145 € |
Crédit à la consommation n°2 |
3 500 € |
105 € |
Crédit renouvelable |
5 000 € |
155 € |
Découvert |
1 500 € |
20 (1) |
Volant de trésorerie supplémentaire |
3 000 € |
– |
Total |
27 000 € |
695 € |
Taux d’endettement : 51,48 % |
||
Situation après rachat : nouvel emprunt 30 000 € |
||
Sur 84 mois |
Sur 120 mois |
|
Mensualité |
436 € (2) |
331 € (2) |
Nouveau taux d’endettement |
32,3 % |
24,5 % |
Gain de pouvoir d’achat (mensuel) |
259 € |
364 € |
Coût du crédit |
6 633 € |
9 697 € |
(1) agios mensuels hors frais d’incidents de paiement dont le calcul a été fait sur la base d’un taux de 16 % annuel.
(2) sur la base d’un TAEG de 5,85 %. |
Exemple 2 : Rachats de crédits conso combinés avec un prêt immobilier
Ce deuxième exemple étale la situation d’un ménage qui a intégré un prêt immobilier dans son opération de regroupement de prêts en plus des crédits conso du premier exemple. Le couple dispose des revenus nets mensuels de 2 400 €.
Situation avant rachat |
|||||
Total des prêts à la consommation |
27 000 € (1) |
695 € |
|||
Volant de trésorerie supplémentaire |
3 000 € |
– |
|||
Prêt immobilier |
120 000 € |
620 € |
|||
Taux d’endettement : 54,79 % | |||||
Situation après rachat : nouvel emprunt 150 000 € |
|||||
Sur 240 mois (1) |
Sur 180 mois (2) |
Sur 144 mois (3) |
|||
Mensualité |
835 € |
1 035 € |
1 249 € |
||
Gain en pouvoir d’achat |
480 € |
235 € |
66 € |
||
Réduction en pourcentage |
36,50 % |
17,87 % |
5 % |
||
Coût du crédit |
50 478 € |
36 312 € |
29 919 € |
||
Taux d’endettement |
34,79 % |
43,12 % |
52,04 % |
||
Soit une baisse de |
20 % |
11,79 % |
2,75 % |
||
Sur la base d’un TAEG de : |
3,09 % |
3,03 % |
3,11 % |
||
Les frais en rachat de crédits : analyse et conclusion
L’opération de regroupement présentée dans le premier exemple permet de dépasser le seuil fatidique du taux d’endettement de 33 %, et ce, même en choisissant la durée de remboursement la plus rétrécie de 84 mois. En optant sur la durée de 10 ans (120 mois), le couple bénéficiera d’un pouvoir d’achat de 100 € et quelques, ce qui le permettra aussi de mettre de l’argent de côté. Cette deuxième option s’avère tentant, sauf qu’elle augmente considérablement le coût total du rachat de crédits.
Pour ce qui est du second exemple, où le couple inclut un prêt immobilier à son opération, la durée de remboursement de 20 ans (240 mois) est sans doute l’option la plus avantageuse. Le couple ne bénéficiera d’aucun pouvoir d’achat en optant pour les deux autres options (180 mois et 144 mois). Puisque la durée est très longue, le coût total de l’opération de regroupement de crédits sera très élevé.
Maintenant, vous savez tout sur les frais liés au rachat de crédits. Sachez qu’il est possible d’effectuer un rachat de crédit quand on est propriétaire. Le plus important est de comparer plusieurs offres avant de vous lancer afin d’en tirer le maximum de profits.