Les banques s’intéressent de plus en plus aux retraités et s’ingénient pour proposer des formules adaptées à leur situation. Il n’empêche, obtenir un prêt quand on est à la retraite n’est pas une sinécure et nécessite d’éviter quelques écueils. Voici nos conseils pour négocier au mieux de vos intérêts.
Durcissement de l’accès au crédit
Tout d’abord rappelons que le contexte de crise est peu favorable aux emprunteurs alors même que les taux d’intérêt atteignent des niveaux historiquement bas. Ce paradoxe tient principalement aux contraintes comptables imposées aux banques par les organismes de régulations dans les accords internationaux dits de « Bâle III ».
Ces dernières sont obligées de reconstituer leur fonds propres et d’atteindre un ratio plancher de 7% d’ici à l’horizon 2019. Pour atteindre cet objectif, les banques ont donc décidé de réduire les risques liés aux crédits, ce qui amènent une sélection plus sévère des demandes et expliquent en partie pourquoi il est difficile pour certains retraités d’obtenir un crédit.
La garantie des pensions
Sachez tout d’abord que vous disposez d’un formidable atout auprès des banques car les pensions sont garanties par l’Etat. En effet, à l’inverse des salariés, vos revenus ne peuvent décroitre et le risque de surendettement est moins important que pour un jeune actif qui du jour au lendemain peut se retrouver sans emploi.
D’autre part, même si les séniors consomment plus aujourd’hui que les générations précédentes, les banques savent que les comptes bancaires des retraités sont bien tenus.
A savoir : si votre situation financière est fragilisée par la souscription de plusieurs emprunts à la consommation, sachez que vous pouvez vous adressez à des organismes spécialisés dans le rachat de crédit pour les séniors.
Les problèmes lié à l’âge
Pour un retraité, la principale difficulté pour obtenir un prêt tient aux conditions d’accès de l’inévitable contrat d’assurance. Elle est en général de deux ordres :
- La plupart des contrats comportent des limites d’âge.
- Les cotisations sont particulièrement élevées après 60 ans et peuvent être dissuasives.
Les solutions pour garantir l’emprunt
Dès lors, la solution consiste à trouver des formules alternatives. Dans un premier temps il est conseillé de mettre en concurrence le contrat d’assurance groupe. En cas d’échec, vous pouvez proposer une garantie en remplacement.
La délégation externe
Sachez tout d’abord que depuis la réforme Lagarde, la banque ne peut plus imposer son contrat groupe. Vous pouvez donc faire jouer la concurrence.
Cette solution pourra éventuellement vous permettre de trouver un contrat avec des limites des garanties plus souples puisque les garanties décès-invalidité vont parfois jusqu’à 85 ans. Ils permettent souvent aux retraités de pouvoir souscrire un prêt immobilier sur des durées de 10 ou 15 ans par exemple.
En revanche, les contrats externes à la banque sont individuels et les cotisations sont en générales plus élevées.
Nantir un contrat d’assurance vie
Une autre solution consiste à proposer à la banque de mettre un contrat d’assurance vie en nantissement (ou toute autre forme de placement) en remplacement des garanties décès-invalidité. Si cette formule est retenue, vous réaliserez une économie importante. En revanche, vos économies seront « gelées » pendant la période de prêt.
D’autre part, sachez que les supports de placement devront offrir le maximum de sécurité. A titre d’exemple et sur la base d’une hypothèse de rendement de 3%, pour garantir un emprunt de 100 000 euros sur 10 ans, vous devrez nantir un capital de 75 000 €.
Déléguer un contrat de prévoyance existant
Si vous vous êtes déjà assuré par ailleurs pour les garanties décès-invalidité, vous pouvez très bien mettre le contrat en garantie du prêt. Pour cela, il vous suffit de changer la clause bénéficiaire au profit de l’organisme prêteur. Les formalités sont relativement simples à accomplir mais le contrat devra porter sur des montants suffisants.
Le crédit viager hypothécaire : l’ultime recours des retraités
Enfin, pour ceux qui heurtent à un refus, le prêt viager hypothécaire est peut être la dernière solution qui s’offre à vous. Ce crédit est accordé quel que soit l’état de santé et quel que soit la situation d’endettement de l’emprunteur. La raison tient au différé total de remboursement.
Toutefois, cette formule lèsera les éventuels héritiers. En effet, le capital sera déduit au moment du décès et nécessitera la vente du logement hypothéqué. De plus, les intérêts non remboursés produisent à leur tour des intérêts et le prêt s’avère au final extrêmement coûteux.